Génération Y, sous-emploi, #slashgen etc

« Ils ont des bacs + 5 et ils en veulent, mais de stages en CDD ils galèrent. » « La plus belle pour aller slasher».

Deux articles qui me concernent et qui m’ont beaucoup touchés, l’un dans BE de Mars, l’autre dans Paulette de Février - Mars, et que je vous incite vivement à lire.

C’est d’ailleurs l’occasion de vous faire un petit topo sur mon parcours, que je n’ai encore jamais évoqué ici. Vous allez vite comprendre!

Après le Bac, malgré l’envie de m’orienter vers des voies créatives telles que le stylisme ou le graphisme, j’ai décidé d’emprunter l’autoroute vers l’emploi : 2 ans de prépa HEC, un Master 2 en école de commerce + un Master of Science en marketing obtenu dans une université suédoise.  BIM, me voilà chargée d’un Bac+5 et d'un double Master. Et puis, en chemin, j’ai mis toutes les chances de mon côté pour ne manquer de rien et avoir un CV béton : stage à l’étranger, beaucoup de voyages, investissement dans de nombreux projets à l’école, notamment le BDE, le 4L Trophy et la Course Croisière EDHEC, jobs d’été canons. Aussi, ayant une idée assez claire de ce que je voulais faire, j’ai choisi mes stages en fonction : un premier stage de chef de produits chez Lancel, un second chez l’Oréal en communication puis un troisième toujours chez L’Oréal en marketing développement. Un itinéraire professionnel en adéquation avec mon projet d'orientation, un parcours réfléchi et cohérent en somme.

Je débarquais donc sur le marché du travail avec un CV bien rempli, avec des belles références et moult expériences. Autant vous dire que j’avais une confiance au top, d’autant plus que chez L’Oréal, chez qui je carburais à 10 000 tours, ils m’ont faite miroiter un CDI jusqu’au dernier jour. Mais que nenni! Ils ne m’ont pas gardée les pourris! Malgré des batteries chargées à bloc, je réalise que je n’ai pas encore 25 ans, que je n’ai jamais vraiment travaillé… je me retrouve alors sans RSA, ni chômage, ni de réponse à mes dizaines de candidatures... c’est la panne sèche. Par conséquent, mi-hôtesse chez Florence Doré, mi-vendeuse au Bon Marché pendant 7 longs mois, je désespère. Dur de continuez à avancer.

Et puis un beau jour, à la terrasse du café Charlot (si si je vous jure), une belle rencontre au bon moment, un envoi de CV et un entretien plus tard, je décroche un vrai job!!! Un CDD de 6 mois dans une boite de cosmétiques en tant que chef de produits. CDD renouvelé ensuite 9 mois et  qui aboutira finalement sur un CDI en 2013! HOURRA! 
Je vous laisse faire le compte, 6 + 7 + 6 + 9 = 28. Deux ans et trois mois que je suis diplômée et je décroche seulement ce fucking CDI les amis!

Et j’ai une chance de dingue, parce que j’ai le poste que je veux dans le secteur que je veux, autant vous dire qu’il s’agit du Saint Graal! Alors bien sûr  tout n’est pas rose, je n’ai même pas le statut adéquat à mon niveau d’étude, et j’ai clairement revu mes prétentions salariales à la baisse. Mais comme dit Mathilde dans Be, "on ne peut pas tout avoir" !

Eh bien, c’est dans ce contexte qu’est née ElsaMuse. Cela faisait un moment que ça me taraudait, et il y a un an, après un gros coup de déprime et une grosse remise en question, je me suis ressaisie et j'ai réalisé que du talent, j’en débordais, et que si les boites ne voulaient pas l’utiliser, et bien j’allais le mettre là, sur un blog, juste pour moi. Et vous ne pouvez pas savoir ce que ce petit blog m’a apporté depuis, c’est un peu comme un carburant. Il me fait aller de l'avant, il stimule ma créativité, ma curiosité, et il me rend fière.

Alors c’est un vrai travail en-soi, j’y investis beaucoup de temps et d’énergie... et tant pis si ça ne me rapporte rien financièrement, parce que ça m’apporte tellement autrement. C’est un hobby, un plaisir, une passion. Je le fais pour moi, mais aussi de plus en plus pour VOUS! Vous ne vous en doutez peut-être pas, mais cette reconnaissance, dont j’ai tant manquée ces deux dernières années, c’est vous qui maintenant me la donnez. Je ne vous le dis pas beaucoup, mais je vous remercie 10000000 fois du fond du coeur pour votre soutient dans vos commentaires, dans vos mails, sur les réseaux sociaux. Vous venez de plus en plus nombreux ici et cela me comble de joie. De savoir que ce que je fais vous amuse, vous inspire, me donne des ailes. 

Un mal pour un bien : je suis finalement ce que Paulette appelle une slasheuse. J’ai maintenant un job en marketing développement que j’aime, j’ai un blog que j’aime encore plus, une rubrique hebdomadaire sur le site de Paulette et des DIY dans les versions papiers du magazine. Je cumule. Cela représente beaucoup de temps. Seul mon job me rapporte de l’argent mais il est hors de question que j’arrête le reste pour autant. Et même si par conséquent j’ai peu de temps libre, que les fins de mois ne sont pas faciles, je suis épanouie et grâce à vos mails et commentaires de soutient, de remerciements, de félicitations, je sais ce que je vaux vraiment. 

N'empêche que je trouve ça dingue, avec les profils que nous avons, d’en arriver à se faire sous-employer. Les entreprises devraient nous courir après, nous courtiser et on devrait avoir le choix… c’est juste flippant que ce soit tout le contraire. Nous sommes beaucoup dans ce cas, et si vous cherchez encore, surtout ne baissez pas les bras, une belle opportunité finira par se présenter. C’est juste rageant, après un si long voyage dans le système éducatif, qu’il faille soi-même la créer ou courir après, on devrait juste à avoir à se baisser pour la ramasser. Heureusement, cela nous permet parfois de toucher à de nouvelles choses et de nous surpasser! Merci la crise?

Et sinon, après ce petit coup de gueule, afin de détendre l'atmosphère, voici le retour de la photo collector !
29 Janvier 2012, 23h31, immortalisation de la création d'ElsaMuse. 
Crédit : mon amoureux qui se foutait bien moi! (et qui n'en revient pas que ce blog soit toujours là)