mercredi 18 novembre 2015

Résister

"Dans un monde marqué par la violence, dominé par l'individualisme, les murs, comme les frontières, ont généralement pour fonction de diviser, de séparer les peuples, de se protéger de l'autre. Le mur des je t'aime est au contraire, un trait d'union, un lieu de réconciliation, un miroir qui renvoie une image d'amour et de paix." C'est devant ce mur, place des Abesses, que l'on a pris cette photo il y a quelques semaines avec Anna. Sur ce mur le mot "je t'aime est écrit dans 280 langues.





Ces derniers jours n'ont pas été faciles. Je n'ai pas de lien direct avec les victimes mais, comme vous tous, je m'identifie à elles. "Ca aurait pu m'arriver" on se dit, parce que nous aussi on boit souvent des coups en terrasse et qu'on assiste à beaucoup de concerts. Vendredi soir on a eu mal au ventre en imaginant le pire et en essayant de joindre nos amis, comme mon copain Tony qui habite en face du Petit Cambodge, ou encore mes collègues de chez Paulette avec qui j'ai pris l'habitude d'y déjeuner. C'est sacrement traumatisant.

Il parait que l'on vit dans la "capitale des abominations et de la perversion" et que c'est pour cela qu'ils ont tué tous ces gens. Et bien même s'ils ont réussi à me faire peur, je vais continuer toutes ces "abominations" que j'aime tant, et je vais même en profiter davantage, parce qu'à cause d'eux, on se rend compte qu'il faut vraiment profiter de la vie temps qu'on l'est encore, en vie. 
Paris, la France, le monde sont incertains certes, mais rien ne changera. Samedi d'ailleurs, après avoir passé une nuit et une matinée à pleurer devant BFM TV, je suis sortie pour acheter à manger. Je pensais trouver la rue de Lévis, habituellement pleine de vie, complètement déserte. Et bien à ma grande surprise, mis à part les boutiques Sephora et Yves Rocher qui étaient fermées, tous le petits commerces étaient ouverts et, comme d'habitude, la rue était bondée, les gens du quartier papotaient devant la boulangerie, et il y avait la queue aux caisses du Monoprix. Ca m'a fait un bien fou de voir ça, de voir que ces attentats n'avaient pas tué notre liberté. Au contraire même ! Boire un café ou un verre de vin en terrasse, poser pour des photos dans la rue en robe en cuir et talons hauts, sortir dans les soirées gays jusque pas d'heure pour se déhancher comme une folle sur Beyoncé bien éméchée, faire l'amour avec mon copain alors qu'on est même pas marié ahah... j'ai encore plus envie de faire tout cela, si ils savaient ! Comme une façon de faire de la résistance. 

Et puis, il ne faut pas faire d'amalgame, c'est important de toujours mettre cela en exergue. Comme le dit si bien Danielle, la grand-mère dont le témoignage sur BFM TV a fait le tour d'internet " Nous fraterniserons avec les 5 millions de musulmans qui exercent leur religion librement et gentiment et nous nous battrons contre les 10 000 barbares qui tuent, soi-disant au nom d'Allah". En plus de continuer à vivre normalement, c'est une des réponses les plus intelligentes à leur apporter, une réponse qui prouvera leur échec. 

Je vous embrasse et je pense très forts à tous les gens qui ont été victimes, à tous leurs proches, et à vous tous qui souffrez de tout cela de votre côté. 

4 commentaires:

  1. Tout nos pensés aux victimes, c'est horrible tous qui se passent dans le monde ces derniers jours.

    RépondreSupprimer
  2. Des pensés pour les familles des victimes...
    Leytiva

    RépondreSupprimer
  3. De jolis mots Elsa, dans lesquels on se retrouve "malheureusement" ai-je presque envie de dire. Le "ça aurait pu être moi" revient si souvent dans ma tête, les victimes ayant été tués dans une simple scène de vie, et n'est-ce pas ce qu'il y a plus de plus commun entre nous tous finalement ?

    Je suis heureuse de voir aussi que Paris bouge toujours, qu'elle vit, qu'elle danse et boit toujours de la bière ! HAUT LES COEURS

    RépondreSupprimer